Dan Brown, en perpétuelle kabbale. – Swallow tail on Dandelion

Le dernier né de Dan Brown, le fameux auteur du “Da Vinci Code” à qui nous devons dans le désordre : une protection renforcée de la pointe de la pyramide du Louvre au cas où Marie-Madeleine serait en-dessous, deux des plus mauvais rôles de Tom Hanks, des fantasmes de coffre-fort pour les traducteurs et une hausse considérable du bénéfice des libraires; le dernier né donc, est sorti cette rentrée et son titre est ” Le secret des secrets”.

Divulgachons tout de suite. Le véritable secret des secrets est toujours : Comment se fait-il que Dan Brown vende à la tonne ? Qu’est-ce qui fait d un amalgame de la Kabbale, des légendes du ghetto de Prague et de Mission Impossible, collé à la truelle, un succès ?

Parce que oui, quand on lit les quelques 638 pages de ce livre, on ne peut que penser à cette femme qui a “restauré” une icône en Espagne et se demander pourquoi dénaturer ce qui a déjà été bien fait ? ( Par Umberto Ecco par exemple …. )

Cela n’aurait pas valu trois lignes et quelques réflexions si ce n’était pas évidemment comme toujours un phénomène littéraire. Et remercions-en l’auteur parce qu’après tout, le système de péréquation du monde éditorial devrait se réjouir que des gens lisent encore, même peu, même mal comme dirait Brel et achètent surtout.

Cela n’aurait même pas valu deux lignes si par une coïncidence folle, qui pourrait presque passer pour un signe comme Dan les aime, je n’étais pas tombée à la fin de cette lénifiante lecture sur cet article dans la newsletter de Polytechnique : “les neurosciences peuvent-elles résoudre l’énigme de la conscience ? par Laure Tabouy. C’est cette “synchronicité”, comme dirait Dan qui m’a interpellé et m’a fait me pencher sur mon clavier. Ca et le fait qu’en exergue de ce pavé, il y ait cet avertissement : ” toutes les expériences, les technologies, tous les résultats d’expériences sont rigoureusement authentiques.”

Pour mieux comprendre mon étonnement, il vous faut le “Pitch” des nouvelles aventures à Prague donc, de notre toujours fringuant sexagénaire ( depuis 2017, il n’a en effet que très peu vieilli, par contre la référence à sa montre Mickey a elle pris un sacré coup de vieux) Robert Langdon : nouvellement amoureux de sa meilleure amie, brillante professeur “noeticienne” Katherine, il allait tranquillement flâner à Prague, ville romantique par excellence et kabbalistique de masse, pendant que cette dernière donnait une conférence quand … alerte à la bombe, meurtre, complot, explosion, énigme d’Okapi Magazine, Golem en carton mâché, et CIA. Tout s’unit pour désunir Robert et Katherine de leur conscience de manière définitive. Parce que, figurez-vous que Katherine dans son livre à paraitre et qui a été piraté sur le serveur de l’éditeur, allait révéler un secret : la conscience serait distribuée autant que limitée et cela changerait à tout jamais la compréhension de la mort par les êtres humains et donc le destin de ces derniers, car tout ceci est relié par la volonté manifeste de sauver l’humanité contre la destruction et l’effondrement. ( Une fois ce résumé en votre possession, je vous laisse réfléchir à la phrase que nous trouvons page 156 “Manque de chance pour ces deux clowns, Faulkman était un éditeur, et il n ‘avait pas son pareil pour relever les incohérences ou les faiblesses d’un récit.” )

Comme le dit Katherine Solomon, page 602 : ” Ce n’est pas ma théorie. C’est scientifiquement prouvé, on a des tas de données provenant d’analyses observationnelles, d’expériences comportementales et de grands instituts de sondage. Le constat est sans appel : les gens qui ne craignent pas la mort, peu importe leurs raisons, tendent à se montrer bienveillants, tolérants, altruistes et soucieux de l’environnement. En résumé, si nous parvenions à nous libérer du fardeau et de l’angoisse de notre propre finitude, nous … évoluerions dans un monde meilleur (…) Pour citer Grof, le psychiatre tchèque : “Eliminer la peur de la mort transforme notre rapport au monde.” Il pense qu’un changement intérieur radical de la conscience est notre seul espoir de survivre à la crise mondiale induite par le paradigme mécaniste de l’Occident.”

Qu’on prévienne immédiatement Sandrine Rousseau qu’on a la solution ! Alors, cela va demander un accélérateur de particules quasiment en termes d’énergie et de technologie ainsi que la torture de deux trois épileptiques dans des sous-sols mais qu’est-ce que c’est par rapport à la survie de l’humanité ? Et avec de la science et de la technologie en plus ! Sans décroissance !

Je serai encore plus curieuse à vrai dire de connaitre la lecture de Laure Tabouy (sus-nommée). Parce que je ne sais pas pourquoi, mais je sens que l’exergue ne dit pas totalement la vérité … Bref, tentons quand même de rejoindre le Noüs par nos propres moyens …

Et pour aller plus loin, je lis ou suis tentée de lire ou je regarde :

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